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jeu d'échecs - Page 5

  • BIÈRE AMÈRE

    photo.JPGComme la nostalgie, la pratique du noble jeu oscille entre douleur et douceur, surtout au cours des tournois où, de la défaite à la victoire, sévit en nous une étrange tempête d’émotions.

    Ils sont assez rares les récits restituant l’atmosphère si particulière d’un tournoi d’échecs, surtout lorsqu’il s’agit de blitz… Ces parties éclairs où, en moins de cinq minutes, votre talent et votre vanité font cause commune pour terrasser un adversaire coriace, décidé comme vous à gagner !

    Le temps d’une soirée d’été vouée à la joute échiquéenne, j’ai pris le soin de noter des bribes d’émoi et de désarroi, en espérant que les non-initiés auront envie de s’initier aux mystères de l’échiquier. Là où, moins que l’intelligence, triomphe la volonté. Là où l’honneur est sauf, que l’on gagne ou que l’on perde. Là où on apprend l’humilité, sans trop s’en vanter…

    Bonne lecture ! Biere-amere.pdf

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  • NOBLE JEU & BEAU LIVRE N°8

    P1000113.jpgUn vieux manuel d’initiation au jeu d’échecs sourit toujours à la nostalgie. Parce qu’il suffit d’en tourner les pages pour réveiller en nous les souvenirs du joueur débutant, hésitant et étourdi que nous fûmes au moment d’assimiler les règles élémentaires du noble jeu.

    Le « livre rare » que j’ai aujourd’hui le plaisir de vous présenter révèle une authentique pépite d’une certaine ethnologie française du « jeu des échecs », selon la connotation antique de son titre.

    Humble et pragmatique, l’auteur ne se triture pas l’esprit à se demander si le jeu d’échecs est un art, une science ou un sport. Il l’aborde tel qu’il est d’abord et avant tout : « un jeu où il faut réfléchir » !

    Il déplore le faible intérêt que, au cours de l’entre-deux-guerres, ses contemporains portent à l’échiquier, expliquant à lui seul le peu de persévérance qu’ils déploient sur les soixante-quatre cases.

    Il se pose surtout en pédagogue pionnier, voulant convertir « les adeptes du jeu de dames » aux merveilleuses combinaisons dont l’échiquier est le théâtre. Preuve manifeste que le noble jeu ne souffre aucune comparaison…


    EXTRAIT 1 —

    "Il a été écrit sur le jeu des échecs quelques traités savants. Mais hélas, ils sont pour la grande masse des joueurs de véritables grimoires indéchiffrables. Aussi m’a-t-il paru nécessaire de condenser dans ce petit volume le minimum de connaissances nécessaires qi permettront à tous de devenir un bon jouer d’échecs. Contrairement à qui existe dans les autres pays du monde, le jeu d’échec est relativement très peu connu en France. Beaucoup de personnes y jouent, mais peu nombreuses sont celles qui savent bien le jouer. Dans les autres pays d’Europe et en Amérique, ce jeu est bin plus connu. En France, tout le monde le connaît de nom et sait que c’est un jeu où il faut réfléchir. Les étudiants voudraient le connaître, afin d’y trouver le délassement nécessaire, tout en exerçant leur intelligence. Les habitués des cercles, des foyers, voudraient bien y jouer pour changer un peu avec le jeu de dames, de jacquet ou de cartes. Les sportifs ne demandent qu’à l’apprendre pour reposer leurs muscles, tout en développant leur intelligence. Enfin, tout le monde veut l’apprendre, mais personne n’a les moyens nécessaires pour le faire. Aussi, pendant la guerre, soit en tranchées, soit au repos, soit dans les hôpitaux, soit dans les foyers du Soldat, il m’a été donné bien rarement de rencontrer des joueurs d’échecs dignes de ce nom, et quand j’en trouvais, c’étaient généralement de bien maigres débutants n’en sachant même pas les principes les plus élémentaires et ignorant tout de la stratégie. Et aussitôt que l’échiquier était en place, tout le monde aurait voulu connaître ce noble jeu.

    C’est pourquoi j’ai cru utile, pour vous permettre la diffusion du jeu des échecs, de résumer dans cet ouvrage les éléments nécessaires et suffisants qui permettront à tous, non initiés, débutants, amateurs, de devenir un bon jouer d’échecs."

     

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    EXTRAIT 2 —

    "L’origine du jeu d’échecs est toujours restés une chose bien confuse, mais il est très probable qua ce jeu prit naissance dans l’Inde et qu’il fut introduit en Europe par les Arabes. Mais cela importe peu. Il nous suffit de constater que c’est un des plus beaux jeux qui existent, où la chance intervient pour zéro et où le succès de la partie n’appartient qu’au joueur le plus fort. Pour les adeptes ou connaisseurs du jeu de dames qui pourraient douter du nombre et de la beauté des combinaisons que permet le jeu des échecs, il me suffira de leur dire que ce dernier jeu est au jeu de dames comme mille (pour ne pas dire plus) est à un."

     

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    Source : PRUVOT (Charles) — La pratique du jeu des échecs à l’usage des débutants, amateurs, etc

    (Paris, Amand Girard, s.d., 19 sur 12 cm, 92 pages)

     

     

     

     

  • ACTU ET NOSTALGIE N°28

    jeu d'échecs,passion,échiquier,bobby fischer,arte,film,addictionParmi les émotions qu’elle s’amuse à éveiller en nous, la nostalgie se veut sélective. La chaîne ARTE vient de nous en asséner une belle démonstration en diffusant le film « 64 cases pour un génie » relatant l’irrésistible ascension de Bobby Fischer vers la conquête du titre de champion du monde des échecs, en 1972.

    Mieux qu’un champion, dans la mémoire des échéphiles, Bobby Fischer demeure à jamais l’ambassadeur mondial du noble jeu.

    Celui qui libéra l’univers magique des 64 cases du carcan propagandiste que la dictature soviétique lui assigna trop longtemps.

    Celui qui propulsa à sa manière, fougueuse et indomptable, le jeu d’échecs sur le théâtre d’ombres où se jouait l’affrontement entre les deux blocs.

    Celui qui provoqua un engouement planétaire pour les échecs, plus vif encore que ne le connaît le poker aujourd’hui.

    À ma modeste échelle, n’est-ce pas au cours de l’été 1972 que j’appris les rudiments du jeu, sans deviner alors que je resterai à vie « just a poor wood pusher »…?

    Bobby Fischer 02.jpgLe livre qui m’initia, — auquel j’ai déjà consacré une chronique dans ces colonnes — a forgé « ma » légende Bobby Fischer. À partir de ces premières leçons, j’ai voulu explorer les moindres recoins de l’ouverture en vogue grâce à la Fischermania : la variante d’échange de la Défense Espagnole, jouée avec les Blancs. Les experts me comprendront…

    Cf. lien ad hoc : http://nostaljg.hautetfort.com/archive/2008/01/19/noble-jeu-et-beau-livre-n-5.html

    En une soirée sur ARTE, dois-je avouer, le film « Bobby Fischer against the world » — ce titre original en explicite mieux le contenu — suffit à briser le mythe.

    Certes, au fil de documents et de témoignages inédits, jaillit le génie de Bobby dans sa mystérieuse fulgurance. Mais les aspects sombres du personnage viennent vite lézarder la statue que l’on vénérait sous le seul prisme du talent échiquéen.

    Asocial dès son plus jeune âge, en proie au syndrome d’Asperger, il développa à l’âge adulte tous les symptômes d’une schizophrénie paranoïde, expliquant sans doute son renoncement subit à la compétition, son étrange rapport à la religion, entre mysticisme et répulsion, et son antisémitisme monstrueux qui achèvera sa descente aux enfers…

    Si ce film se révèle iconoclaste, au propre sens du terme, il nous ramène à une question essentielle : faut-il caresser l’envie d’être un génie ?... Même sur l’échiquier.

    Il est permis d’y réfléchir, entre deux parties d’échecs bien sûr !

     

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    Bobby champion du monde et Bobby reclus du monde : les deux visages de l’aliénation par le jeu d’échecs…

     

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    À (re)découvrir : le film est rediffusé le 19 décembre sur ARTE

    Vous pouvez aussi revoir le film sur le site ARTE

    http://www.arte.tv/fr/semaine/244,broadcastingNum=1292744,day=3,week=51,year=2011.html